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Nous sommes rue de l'Alcazar, en face du centre Tolède. À Lille.

Ce petit coin d'Espagne, à la limite des quartiers de Fives et de Saint-Maurice-Pellevoisin, abrite le siège de l'association Casa Duende.

Ce lundi soir, comme une fois par mois, c'est auberge espagnole.

Dans la cour, Audrey a disposé une table et des chaises. Sur la nappe, de quoi grignoter. Flore, Jeremy puis Hélyette et Térence arrivent les uns après les autres.

On donne des nouvelles de l'association, on raconte ce spectacle exceptionnel auquel on a assisté au festival de Mont-de-Marsan, en juillet, dans le sud. On parle du futur local de l'association, à partir de janvier, à Mons-en-Barœul.


Puis Jeremy, alias Niño Jere - tous les flamencos ont un surnom - décide de jouer ce silencio qu'il vient d'apprendre. Bientôt, Audrey se met à chanter. Hélyette tente d'enseigner la technique des palmas à Térence. Mauvais élève ? Le quadragénaire se fait tirer les oreilles !

Autre morceau, et l'on découvre la belle voix de la timide Hélyette. Audrey, la prof de danse, esquisse quelques pas. "Le mot rencontres est lié au flamenco", dit-elle. Pour eux, un lundi soir ordinaire.

Pour les invités, l'impression d'assister à un moment de grâce.

Une nuit exceptionnelle

 

À la peña Los Flamencos, Nathalie Marissel se souvient d'une nuit exceptionnelle, le 28 juin. C'était le jour du spectacle de fin d'année, donné à la Rose des Vents à Villeneuve-d'Ascq. "Dans la salle, il y avait Paco Fernandez, le frère d'Esperanza Fernandez. C'est un grand guitariste de flamenco ! C'était un honneur ! Il connaissait l'un des musiciens et il était de passage à Bruxelles, alors il est venu."


Si le spectacle a lieu à la Rose des Vents, le repas est offert aux artistes au local de l'association, rue Garibaldi à Lille. C'est donc tout naturellement que Paco Fernandez s'est joint à la petite troupe. "On est resté avec lui jusqu'à 4 heures du matin !"

Danse sur un billard

 

Pousser la porte du Rétro, dans le quartier de Wazemmes à Lille, revient à voyager dans le temps. L’ancien café-coiffeur a le charme des bistrots anciens. Au fond de la salle, scellé dans le carrelage Art Déco, un billard des années 20. Le BCW (Billard club Wazemmes) se réunit toujours ici, mais les occasions sont rares. Comment donner une seconde vie à ce meuble, relié à la cave car chauffant ?

"Nous avons eu l’idée de le recouvrir d’une planche pour faire table d’hôte", racontent Zindin et Laurence Adjabi, les patrons. Du bois marin, solide. "Je suis de Bergues, raconte Laurence. Un jour, vingt carnavaleux sont montés sur le billard, ça a été le test !" Amateurs de musique, Zindin et Laurence accueillent régulièrement des concerts, et des soirées flamencas, au Rétro. "Un jour j’ai proposé aux filles de danser sur le billard, se souvient Zindin. Au départ, elles avaient un peu peur…" Désormais, c’est la tradition.


Un samedi soir par mois, Astrée, Nathalie, des élèves de la peña Los Flamencos (parfois jusqu’à cinq ou six femmes !) dansent le flamenco sur le vieux billard français du Rétro. "Il sonne bien !, assure Laurence. Les danseuses sont en hauteur, donc on voit bien leurs pieds. En bas, on ne verrait rien. Les gens apprécient beaucoup,  et grâce au miroir, on a même le recto verso !"

Les rumberos


La rumba est une petite cousine du flamenco, popularisée en France par Manitas de Plata ou la famille Reyes (celle des Gipsy Kings). Le Lyssois Sergio Lopez a grandi en écoutant du flamenco, mais c'est à la rumba qu'il a décidé de se consacrer. "Le flamenco, c'est en quelque sorte une musique classique, que l'on doit respecter, et c'est assez fermé. La rumba est une musique populaire, on peut la faire évoluer et même chanter en français, mais les techniques sont les mêmes."


Pour Sergio Lopez, le flamenco est une musique de l'intime. "Avec la rumba, on est content de faire la fête tout le temps !" Mais attention, comme pour le flamenco, il y a la rumba authentique et celle qui ne l'est pas. "Les jeunes pensent que Kendji Girac, c'est de la rumba, mais non ! Même s'il y a des influences."

Sergio Lopez  a créé avec Bernard Thonon, un guitariste de Charleroi, le duo Ola Rumba, pour "partager" autour de cette musique. Ils donnent des concerts, animent des soirées et leur premier CD est en préparation, avec des compositions et des classiques de la rumba revisités. "Pour qu'une soirée soit réussie, il faut forcément El Porompompero, BamboleoDjobi Djoba... Mais ce n'est pas ce que je préfère des Gipsy Kings. Il y a d'autres morceaux moins connus et plus profonds. Et d'autres musiciens, comme Paco Cepero."


Sergio Lopez a deux motifs de fierté en ce moment : en mars, le premier single d'Ola Rumba, Silencio, a obtenu la deuxième place du prix du public au concours de rumba organisé lors de la Nuit de la rumba à Nîmes ; et en septembre, Ola Rumba a animé avec succès un mariage dans une famille de gitans de la métropole. 

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Petites soirées entre amis

Vivre le flamenco, c'est avant tout partager

des bons moments entre aficionados.

"Le mot rencontres

est lié ​au flamenco."

Audrey Delemer, danseuse

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Écouter Nostalgias, un morceau de rumba flamenca :

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